QUELQUES COMMENTAIRES À PROPOS DE:



DOCUMENT À L'INTENTION DES PERSONNES
INTÉRESSÉES À SOUMETTRE DES PROJETS D'ÉMISSIONS
À LA STATION CIBL-FM
POUR LE 12 AOÛT
EN VUE DE LA SAISON AUTOMNE 2002 - HIVER 2003


CE DOCUMENT EST BASÉ SUR UNE PRÉSENTATION
FAITE PAR STÉPHANE VENNE LE 12 JUILLET 2002
À UN GROUPE DE PRODUCTEURS DE LA STATION


 

Monsieur Venne a été désigné par les administrateurs de CIBL
pour présider aux destinées de la station.
Il propose dans son plan de relance
(qui n'aurait pas, semble-t'il été adopté par le Conseil d'administration)
de revoir de fond en comble:

- la philosophie de CIBL,
- ses pratiques,
- ses principes fondateurs et ses valeurs
- les partis-pris musicaux des producteurs.

Monsieur Venne complète le tout avec une vision nouvelle du sens même de la LIBERTÉ *
que CIBL a toujours combattu pour conserver, face aux pressions populaires ou marchandes.

Une lecture attentive de ce long texte de stéphane venne soulève quelques commentaires;
Certains, relevés ici et là, ont été rassemblés sur cette page,
afin de corriger quelques fausses idées, de soulever quelques incongruités,
afin de provoquer des discussions
qui semblent avoir jusqu'ici été évitées au profit d'une déclaration/déclamation unilatérale.

Quelques communications ont déjà été diffusées par des producteurs de CIBL,
qui critiquent très sévèrement l"attitude paternaliste et patronnale de monsieur Venne
Des communications qui ouvrent la porte à la discussion
et qui appellent à une action concertée immédiate:

Vous trouverez ici copie de ces communications
Mohammed Lofti
Benoit Leblanc

Nous vous invitons à nous faire parvenir les commentaires qui pourraient vous venir à l'esprit à la lecture de ces textes ou à l'écoute de CIBL. [email protected]

Les couriels reçus seront, sauf avis contraire, recopiés ici


Votre ATTENTION, s.v.p.

Le site de CIBL aurait paraît-il été récemment détourné vers un site tiers, sur lequel apparaissait copie d'une version antérieure de la présente page. Les membres producteurs, Mohamed Lotfi et Benoît Leblanc, dont les opinions sont reproduites sur le présent site, s'associent au webmestre, Marcel Boucher, pour dénoncer de tels gestes et s'en dissocier.

 

 



Les extraits du plan de relance de monsieur Stéphane Venne apparaissent en caractères gras , précédés du no. de la page de laquelle ils sont extraits.

                  Les commentaires apparaissent en retrait.

Vous pouvez télécharger ICI une copie du texte complet du Plan de relance de monsieur Stéphane Venne (en fichier pdf)

Vous pouvez consulter ICI l' Avis public CRTC 2000-13 (Ottawa, le 28 janvier 2000)
Politique relative à la radio communautaire

Vous pouvez consulter ICI un bref historique de CIBL;

Vous pouvez consulter ICI le Code d'éthique des artisans de CIBL (Les responsabilités, les devoirs et les libertés des artisans de la Radio libre)

Vous pouvez consulter ICI la Déclaration de Principes de CIBL (De façon explicite, le mandat, la mission, la vision et les valeurs qui guident et encadrent les actions de la station.)

Vous pouvez consulter ICI les Règlements généraux de CIBL

Vous pouvez consulter ICI la section "Diagnostic" du rapport du CAMO

Vous pouvez consulter ICI la section "Recommandations" du rapport du CAMO


sommaire


La station communautaire CIBL lance à tous un appel d'offres d'émissions

La relance = Libérer la « radio libre* »
*Note sur le concept de LIBERTÉ
Objet de la présentation: situer le rôle des producteurs
Rôle des producteurs: la séquence logique
CIBL n'est pas libre Entraves financières, opérationnelles, structurelles
CIBL n'est pas libre Entraves, identitaires, énergétiques
Diagnostic du CAMO
Libérer la « radio libre »
Gérer l'organisation: des décideurs, des décisions
Gérer l'organisation: qui fait quoi?
Gérer la programmation: une séquence logique et pragmatique
L'auditoire doit être…
Gérer la programmation: la chronologie
Gérer la programmation: la démarche de changement
Gérer la programmation: la démarche stratégique
La stratégie: une vue d'ensemble
Les axes de programmation: l'information
Les axes de programmation: la musique
Les axes de programmation: la culture
Les axes de programmation: les services
Les axes de programmation: la performance
Gérer la programmation: la grille
Gérer la programmation: la stratégie organisationnelle
Gérer la programmation: la stratégie opérationnelle
Gérer la programmation: le Formulaire d'appel d'offres
Gérer la programmation: le Formulaire d'offre d'émission
Gérer la programmation: le formulaire du CRT
Conclusion
p.3
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p.11
p.11
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p.21
p.23
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p.30
p.31
p.32
p.32
p.34
p.35

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

p 3 La station communautaire CIBL lance à tous un appel d'offres d'émissions

CIBL est une station radiophonique montréalaise communautaire.
Elle appartient non pas à des actionnaires mais à des membres.

La programmation est placée globalement sous la supervision d'un directeur de la programmation, sous l'éclairage des avis d'un Comité de la programmation.

FAUX: les règlements de la station précisent que l'assemblée générale accorde à des représentants élus, et non à un salarié, l'élaboration de la programmation; le Comité a un rôle de décideur, pas d'aviseur.

Règlements Généraux

Chapitre 6 : Le Comité de Programmation

48. Attributions

Le mandat du comité de programmation est défini comme suit:

a. recevoir les projets d'émissions et en faire la sélection conformément à la promesse de réalisation et au mandat de la station;

 

N'importe qui peut soumettre un projet d'émission pour la saison (sous réserve de devenir membre de la station). Chaque projet sera évalué au mérite par les instances appropriées de la station.

FAUX: le C.A. a adopté une résolution par laquelle seuls les membres peuvent soumettre un projet d'émission.
Philosophie et culture de CIBL, radio communautaire:
on ne devient pas membre pcq on a une émission; c'est à titre de membre de la communauté que l'on propose une
émission.


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p 4

La relance = Libérer la � radio libre* �

Une nouvelle alliance entre CIBL et ses artisans et producteurs d'émissions

QUI est ce CIBL qui fait une alliance avec les artisans et les producteurs, qui SONT eux-mêmes, à titre de membres, CIBL.

Une telle façon de présenter les choses illustre déjà une certaine façon de concevoir CIBL - l'entreprise, l'institution -
une conception qui contredit les visées traditionnelles de CIBL;
CIBL existerait à titre d'entité qui ne serait plus celle que constitue les membres qui la composent,
mais une instance supérieure qui ne serait plus liée par les volontés de la communauté des membres;
une instance qui ne se contenterait pas d'administrer CIBL mais dicterait, sous peine de mésalliance,
ses propres visions..

PRÉFACE

Le slogan de CIBL proclame qu'elle est la radio libre.

Entravée par trop de difficultés, la station n'est plus vraiment libre. Pour qu'elle puisse recouvrer sa liberté, il faut la redresser. C'est ce qui se fait, et qui s'accentuera à compter de septembre 2002.

Le redressement auquel CIBL doit procéder débouche sur un nouveau mode d'emploi quant à son fonctionnement, et assurément sur une nouvelle culture. Ce sont là les facteurs nécessaires et collectivement convenus, de la relance de la station.

Il n'a JAMAIS été collectivement convenu qu'une nouvelle culture, ou qu'une nouvelle philosophie, devait remplacer la culture et la philosophie de notre radio communautaire, vieilles de plus de 20 ans. Les membres ont au contraire, au cours des États généraux, insisté sur l'importance primordiale du maintien de la philosophie et de la culture de CIBL.
Le rôle des administrateurs est de veiller au maintien de cette philosophie et de cette culture,
et de donner aux membres les moyens de leur donner vie.
Le mandat d'administrer ne comporte pas celui de défigurer la culture de ce qui est à administrer.

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p.5 *Note sur le concept de LIBERTÉ -

L'institution est seule fiduciaire de la fréquence, donc unique entité imputable, responsable de ses choix et de ses activités (ex.: programmation).

La notion de liberté renvoie donc à l'institution prise globalement. Il s'agit d'une liberté institutionnelle, et non individuelle.

CIBL exerce sa liberté (i.e. fait ses choix et ses exclusions) de manière collective, via ses instances (son assemblée générale, son Conseil d'administration).

Par conséquent, la liberté des artisans et de l'organisation est au niveau de la créativité qu'ils mettent en oeuvre pour matérialiser les choix de l'institution.

Un des choix qui ont été faits, en toute liberté, par l'instance suprême de l'institution, soit l'assemblée de ses membres, fut celui d'adopter une Déclaration de Principes qui doit régir toutes les décisions qui seront prises par la suite par les artisans, les élus, les salariés, etc.

Les choix qui sont ici présentés comme étant ceux de l'institution ne seront légitimes que s'ils respectent à la lettre cette Déclaration de Principes.

Les tentatives, aussi démagogiques qu'elles soient, pour réinterpréter cette déclaration de principe, la contourner, la détourner, devront être dénoncées par les membres et les instances de CIBL.

En conséquence de la gravité de sa situation, laquelle menace sa survie même, CIBL a dû se poser, comme institution, des questions profondes auxquelles elle doit apporter des réponses claires, rapides et décisives (i.e. menant à des décisions).

C'est ce qu'elle a fait.

La note ci-dessus sur le concept de liberté en est un exemple.

L'institution dont il est ici question imposerait donc SES réponses aux membres de la communauté qui la compose,
sans consultation...

La Charte de CIBL, ainsi que sa déclaration de principes, sont suffisamment claires et englobantes pour ne pas avoir à être modifiées ou réinterprétées sans cesse.
CIBL s'est posé des questions, c'est vrai;
Les États Généraux et le CAMO, deux exercices démocratiques qui ont sollicité les représentations de TOUS les membres, pour l'un, et de représentants pour l'autre, sont arrivés à la conclusion que le Conseil d'administration (à ne pas confondre avec CIBL, de qui le conseil tient son mandat) devait dorénavant administrer la station.
Un des problèmes qui y ont été soulevés fut celui de la méconnaissance et de la distance que le Conseil entretenait avec la station, ses moeurs, sa philosophie.
Il ne s'agit pas pour le Conseil de faire de CIBL une autre station de radio; il s'agit d'administrer celle que les membres se sont donnée au fil des ans, en respectant son histoire, sa philosophie, ses buts...

CIBL sera libre non pas quand le président redéfinira le concept de liberté
mais plutôt quand les administrateurs s'attelleront à donner à CIBL les moyens d'exercer sa liberté.


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P.7 Rôle des producteurs: la séquence logique

La station, par ses instances légitimes, a procédé a une démarche logique:

� d'abord une analyse (L'analyse et le diagnostic de CIBL furent faits collectivement en 2001 par son personnel et ses cadres, poursuivie par l'Assemblée générale en 2002, puis complétée par le conseil d'administration.)

� dont elle tirée des conclusions en matière de stratégie (Cette phase fut le travail du conseil d'administration, inspiré par les travaux antérieurs.) (Sic)

� qu'elle a matérialisés dans des axes de programmation ( Cette phase fut effectuée par le conseil d'administration, additionné de certains cadres, puis du Comité de programmation.)

L'analyse dont il est ici question est probablement celle sur laquelle le CAMO a produit un rapport;
les conclusions dont fait état le présent document semblent indiquer que ni les assemblées de producteurs
qui ont procédé à la rédaction de plusieurs recommandations,
ainsi qu'à la rédaction de la Déclaration de Principes,
ni les États Généraux qui ont suivi ne semblent avoir été considérés comme des outils d'analyse valables
leurs résultats n'ayant pas été pris en compte pour vérifier la conformité de ces
" compléments d'analyse" réalisés par le conseil d'administration.
Le rapport du CAMO ne semble pas avoir non plus laissé une impression très durable...

Rappelons que le Camo, l'assemblée des producteurs et les États Généraux ne sont pas des instances moins légitimes que le Conseil ou le Comité de programmation, et que, d'autre part, seules les activités qui concordent avec les mandats de ces différentes instances peuvent être qualifiées de légitimes.

Le retour de la station à la santé et à la liberté requiert la mise en place d'une conscience collective des facteurs tangibles (comme de tous les autres facteurs: structurels, organisationnels, opérationnels). Il faut aussi se défaire de toute mentalité voulant que les facteurs tangibles - notamment économiques, techniques ou physiques - soient en quelque sorte moins nobles que la créativité et les diverses autres

Tout ce qui contribue au succès de la station est noble.

Bref, CIBL doit procéder en elle-même à une relance culturelle qui assurera que personne n'abdique d'aucune portion de responsabilité que ce soit

Une clarification s'impose: il semble réducteur, sinon démagogique, de confondre les "facteurs tangibles", la créativité (des productions, on le présume) et la conscience collective, et de faire appel pour valider cette confusion à une quelconque 'noblesse'. Les fondateurs de CIBL ont fait face à ce problème et l'ont, dans leur sagesse, circonscrit en mettant sur pied des instances qui ont pour responsabilité de voir, qui aux 'facteurs tangibles', qui aux facteurs 'créatifs'.

Ce n'est pas à quelque portion de responsabilité que ce soit que nous devons nous interdire d'abdiquer,
c'est aux responsabilités qui nous reviennent, à chacun.
Il est noble, par exemple, pour un administrateur, de trouver du financement pour l'institution qu'il a pour charge d'administrer;
il l'est moins de vouloir imposer un "ton léger' ou une "ambiance de week-end" à une radio qui veut se démarquer de la concurrence. Il est noble pour un producteur, en ondes,
de favoriser l'originalité et l'innovation dans les créations (rf. Déclaration de Principes) , il l'est moinsde banaliser son propos et d'éviter l'engagement sous prétexte de commandites.

DÉCLARATION DE PRINCIPES
MANDAT

Volontairement, CIBL consid�re que sa programmation doit �galement r�pondre aux crit�res suivants :
  • servir de tremplin, � la fois ouvert et critique, pour les artistes locaux;
  • favoriser l'originalit� et l'innovation dans les cr�ations, et ainsi servir d'alternative � la radio commerciale;
  • refl�ter, en fran�ais, la diversit� culturelle des Montr�alais et des Montr�alaises;
  • couvrir les importants �v�nements culturels ou d'actualit� montr�alais;
  • combattre les st�r�otypes et les pr�jug�s de toute nature;
  • faire preuve d'engagement, c'est-�-dire avoir conscience de son appartenance � la soci�t� et au monde de son temps, renoncer � une position de simple spectateur, prendre position et intervenir publiquement sur les probl�mes de son �poque;
  • cr�er et pr�senter, gr�ce � ses membres, des �missions choisies pour leurs qualit�s intrins�ques, et non pour leur potentiel commercial.

 

Une des constatations du CAMO portait sur la confusion des rôles au sein de la station, qui la rend disfonctionnnelle.
La noblesse, ici, consisterait plutôt à assumer chacun son rôle, avec toute la modestie et la créativité que ces fonctions spécifiques peuvent exiger; c'est ainsi que nous pourrons contribuer ensemble au succès de la station.

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p.11 Gérer l'organisation: des décideurs, des décisions

Au plan juridique, un conseil d'administration détient - entre les assemblées générales des membres
(ou des actionnaires) - la totalité des pouvoirs de l'institution

Faux: le conseil d'administration détient toutes les responsabilités, mais ne détient QUE le pouvoir d'administrer la corporation, et ce dans le cadre des règlements généraux;
le Conseil d'administration ne peut s'autoriser des pouvoirs de supervision qui lui reviennent pour prendre les décision à la place de celui à qui les règlements et l'assemblée générale confient une tâche spécifique.
Cette pratique constituerait un abus de pouvoir.

Ainsi, c'est au Comité de programmation (art 48 des règlements de CIBL) que reviennent les pouvoirs de sélectionner, planifier et modifier la programmation:

48. Attributions

Le mandat du comité de programmation est défini comme suit :

a. Recevoir les projets d'émission et en faire la sélection conformément à la promesse de réalisation et au mandat de la station ;

c. Planifier la programmation selon les séquences définies par le conseil d'administration ;

f. Peut modifier la programmation en cours après consultation avec les producteurs concernés ;

Le paragraphe 'c' prévoit que la planification se fait selon les instructions (pour la séquence uniquement) du conseil
- pas la sélection des projets.
Les mandats de la station apparaissent à la déclaration de principes - ils ne sont pas édictés par le conseil.
La promesse de réalisation relève d'une décision du CRTC

Le Conseil ne peut déléguer que les pouvoirs qui lui appartiennent; il ne pourrait, par exemple, confier à un de ses employés une des responsabilités que les règlements ou l'assemblée générale confient à un comité spécifique.


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p.13 Gérer la programmation: une séquence logique et pragmatique

La principale chose qu'un institution radiophonique doit gérer, c'est son produit, sa programmation.

CIBL est un médium de communication.

Cela sous-entend que la station existe en fonction d'un auditoire (sans auditoire, ce ne serait qu'un outil d'expression pour ceux qui la font, ce qui ne serait pas de la communication, faute de récepteur).

La différence entre CIBL et les radios commerciales tient au fait qu'elle accorde une importance primordiale non pas au fait (ou au volume) de la communication, mais plutôt à son contenu;
- notre radio n'est pas un simple médium, qui viserait par exemple à mettre au service de ses commanditaires le plus grand nombre possible de consommateurs,
mais un véhicule
qui vise à informer, à enrichir culturellement, qui favorise l'originalité et l'innovation dans les créations et qui ose faire preuve d'engagement (rf. Déclaration de Principes) .

La Radio communautaire francophone de Montréal veut promouvoir la reconnaissance de la radio comme forme d'expression et de création à part entière (rf. Déclaration de Principes).

Voilà ce que CIBL s'engage à mettre en ondes, au bénéfice des auditeurs.

En outre, puisque que c'est une radio, c'est un mass media, situé de surcroît dans un marche urbain caractérisé par la présence d'une nombreuse offre radiophonique concurrente parmi laquelle la population fait ses choix.

Il y a deux conséquences majeures à cela.

Il ne faut pas ici se laisser endormir par des expressions comme "mass-media" - qui n'ont pas le pouvoir magique d'imposer le contenu d'une diffusion.

Premièrement: Ce n'est pas parce que les ondes PEUVENT être captées par la masse que la masse DOIT être à l'écoute,
ou que ce qui est offert en onde DOIT s'adresser à l'ensemble, ou au plus bas dénominateur commun,
de cette masse aux goûts, orientations, opinions, etc. extrêmement diversifiées.

Deuxièmement: C'est en vertu des critères qui les différencient que les individus qui constituent cette masse feront leurs choix. Mais le véritable choix ne pourra se faire sans qu'il existe une certaine diversité dans l'offre;
de plus, les variations dans les critères sus nommées impliquent que certains groupes seront forcément minoritaires,
mais qu'ils n'en feront pas moins partie de la masse que les ondes peuvent rejoindre,
Des groupes minoritaires qui doivent aussi, présumément, avoir droit à leurs choix .

La première conséquence est que CIBL - en toute logique avec le mot mass - doit intéresser un nombre significatif d'auditeurs (on verra plus loin de quel nombre il s'agit). En bas de ce chiffre, elle ne répondrait pas à la définition de mass media� et son temps commercial - calibré sur la taille de l'auditoire - n'a pas de valeur.

(...)

Le prix de notre temps commercial doit correspondre à un rendez-vous de nos annonceurs avec un auditoire qui en vaut la peine.

CIBL a toujours assumé le fait que, par ses choix artistiques, politiques, philosophiques, elle risque de ne pas plaire au plus grand nombre. L'extraordinaire travail de nivellement auquel se livrent les radios commerciales se chargent déjà, avec leurs 'tons légers' et 'ambiances week-end' de rigueur, de satisfaire cette clientèle, si l'on doit se fier aux sondages.

Qu'est-ce qu'un auditoire qui en vaut la peine ?

CIBL a toujours fait ce pari que sa valeur commerciale ne se comptait pas au nombre de ses auditeurs
mais à une de ses particularités exclusives:
l'auditeur-type de CIBL n'écoute pas les radios commerciales;
si on veut rejoindre cet auditeur, ce n'est QUE sur les ondes de CIBL qu'on pourra le faire.

Ce pari de CIBL tient aussi bien à des raisons philosophiques qu'à des considérations pratiques;
l'antenne de CIBL n'est pas suffisamment puissante pour que l'on puisse espérer rejoindre un public aussi vaste que les radios commerciales. Nous ne pourrons jamais gagner l'avantage du nombre.
De plus, l'assiette publicitaire que les radios commerciales doivent se partager est convoitée par un trop grand nombre de concurrents; CIBL ne peut se résoudre à se contenter des miettes -
CIBL doit créer sa propre assiette, c'est à dire offrir aux commanditaires l'avantage d'un public ciblé
qui compense l'avantage du nombre.

Cette constatation entraîne deux corollaires:

- le département des ventes doit connaître à fond la philosophie et les principes de la station et s'appliquer à trouver les commanditaires qui veulent AUSSI cibler notre public;

- si CIBL veux garder son public, il doit à tout prix être différent des autres radios disponibles à Montréal. En cela réside sa seule et unique valeur commerciale.

(Monsieur Venne disait ailleurs: L'auditeur se fiche totalement de QUI fait l'�mission (b�n�vole, mercenaire, gauche, droite), il veut seulement du talent et qu'on lui rende le service qu'il attend d'une radio. Donc nos concurrents, c'est TOUT ce qu'il y a sur la bande FM et AM. C'est l� et SEULEMENT L� qu'existe un bassin assez grand pour y grapiller des parts de march�. Faut se d�faire de cette habitude de �penser marginal�, petits publics, petit pain, groupes de chums, affinit�s rassurantes et/ou incestueuses. �a va � l'encontre du concept de l'inclusion qu'il y a dans le mot �communautaire�. )
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p.14 L'auditoire doit être…

Créer un auditoire numériquement significatif ne relève pas d'une simple coquetterie pour la station, et ce n'est pas non plus une finalité à caractère uniquement économique (sachant toutefois que la station doit se financer).

C'est un enjeu global qu'elle partage avec ses alliés en toute solidarité:

Les enjeux globaux de CIBL se retrouvent à la Déclaration de Principe; c'est sur la base de ces principes que doit s'établir toute solidarité, toute alliance; l'inverse ne saurait être acceptable pour CIBL.

CIBL, en toute liberté, s'est donnée les mandats suivants, auxquels il n'est pas question de déroger:

� servir de tremplin, à la fois ouvert et critique, pour les artistes locaux;

� favoriser l'originalité et l'innovation dans les créations, et ainsi servir d'alternative à la radio commerciale;

� refléter, en français, la diversité culturelle des Montréalais et des Montréalaises;

� couvrir les importants événements culturels ou d'actualité montréalais;

� combattre les stéréotypes et les préjugés de toute nature;

� faire preuve d'engagement, c'est-à-dire avoir conscience de son appartenance à la société et au monde de son temps, renoncer à une position de simple spectateur, prendre position et intervenir publiquement sur les problèmes de son époque;

� créer et présenter, grâce à ses membres, des émissions choisies pour leurs qualités intrinsèques, et non pour leur potentiel commercial.

Quiconque n'adhère pas à ces principes ne peut, en toute connaissance de cause, s'allier à CIBL. Il n'a tout simplement pas sa place à CIBL.

CIBL n'a JAMAIS choisi de diffuser des artistes 'grand public' ou des idées notoirement populaires. CIBL a toujours eu le courage de ses convictions. Cibl a toujours assumé fièrement sa marginalité.

Dans ce contexte, les prises de position suivantes seraient absolument farfelues, et absolument contraires aux principes qui doivent régir toutes les décisions et activités de CIBL:

� Il ne sert à rien pour CIBL d'offrir de promouvoir un artiste ou un produit culturel si son auditoire est trop petit.

� Il ne sert à rien pour CIBL de prêter ses ondes à des messages sociaux (ou à leurs messagers) si trop peu de gens l'entendent.

La création d'auditoire est un devoir incontournable. Penser le contraire est infantile.

On pourrait aussi qualifier d'infantile et d'inconscient la volonté de renier l'auditoire que CIBL a su construire au fil des ans pour courtiser les clienteles qui trouvent déjà ailleurs de quoi les satisfaire. C'est cet auditoire qu'il faut développer et reconquérir, après plusieurs années de tergiversations et de tentatives de commercialisation.


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P.15 Gérer la programmation: la chronologie

Radiothon: Officialisation de la relance

Le traditionnel radiothon annuel de CIBL a été repoussé en septembre pour nous donner le temps de réunir les conditions qui feront que notre promesse de performance sera croyable, tant pour l'auditoire que nous voulons aller chercher que pour nos alliés� et pour nous-mêmes. Le radiothon sera notre outil par excellence d'auto-promotion dans un contexte de relance.

Voici une chose qui relève clairement du Conseil d'administration; et un bon exemple de responsabilités non assumées;

Septembre a passé, et le Radiothon n'a pas eu lieu.

- pourquoi le 'traditionnel' radiothon du printemps a-t'il été repoussé à l'automne;

- comment les membres ont-ils été consultés ou, à défaut, avisés;

- quelle importance l'administration accorde-t'elle aux membres;

- outre la nouvelle période arbitrairement fixée pour le radiothon, quelles mesures ont été prises pour rejoindre et fidéliser les membres ou les membres potentiels qui sont la première cible de notre radiothon ;

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p.16 Gérer la programmation: la démarche de changement

Tout part de la mission, pourvu qu'on la recadre, qu'on la réinterprète en fonction de la réalité, avec comme objectif de réussir la relance.

La mission de CIBL n'a pas à être réinterprétée; la déclaration de principe qui formule cette mission a été adoptée tout récemment par l'assemblée générale, et la réalité en fonction de laquelle on nous propose de la réinterpréter (???) n'a pas changée depuis au point que l'on doive chambouler la nature et la destinée de notre radio en modifiant sa mission par la magie des mots.

 

... appartenant à la communauté de ses membres,

CLARIFICATION: �

Cette notion de �appartenant� renvoie à la PROPRIÉTÉ de la station, PAS à ses fins. Les FINS de la station, ce n'est pas ses propriétaires, ni ses artisans, ni ses fournisseurs de contenus. Les fins de la station, c'est son AUDITOIRE.

CIBL appartient (et continuera à appartenir, tant et aussi longtemps qu'elle sera une radio communautaire à laquelle le CRTC a octroyé une licence en ce sens, conformément à sa charte) à la communauté de ses membres. Pas à ses instances, pas à ses commanditaires, et certainement pas à tous les citoyens qui pourraient être rejoints par les ondes que diffusent son antenne. Cette appartenance fait en sorte que les membres de CIBL seront les seuls à qui il sera permis de décider, collectivement, des principes et de la philosophie qui doivent régir CIBL. Ils seront aussi les seuls à décider ce que CIBL compte offrir à l'auditoire, libre à lui de choisir ce qu'il désire entendre.

Dans le même ordre d'idées, PERSONNE d'autre que la communauté des membres de CIBL ne peut légitimement s'autoriser à "réinterpréter" ou à modifier la Déclaration de principe de CIBL ; tel exercice relèverait d'une arrogance qui risquerait de ressembler à du mépris pour la tradition de CIBL qui a tenté depuis ses débuts de respecter la philosophie qui avait donné naissance à a station, envers les artisans qui ont élaborés ces principes, et les membres qui l'ont rédigée et l'ont adoptée.

 

(CIBL) produit, essentiellement en français, une programmation qui vise à informer, à enrichir culturellement

CLARIFICATION �

Le CADRE culturel envisagé comme GLOBAL (montréalais, québécois) mais "enrichi" par des apports divers et à divertir les Montréalaises et les Montréalais

CHANGEMENT: �

L'auditoire de la station, c'est LA communauté montréalaise, et non LES communautés vivant à Montréal !

On pourrait à ce titre s'interroger sur les choix qui ont conduit la station à consacrer deux heures de sa programmation quotidienne, des heures traditionnellement réservées à des musiques plus aventureuse, à des émission antillaises...

ainsi qu'à susciter la réflexion, l'action et l'engagement.Retour au Sommaire

...........

NOTE SUR L'OUVERTURE SUR L'AUDITOIRE

Avec le temps, il s'est installé dans la culture d'entreprise de CIBL les ingrédients d'une certaine dérive - reflétée dans l'organisation et ses mécanismes - qui a subtilement détourné la station de ses fins.

Cette dérive concerne les rapport entre les créateurs d'émissions et le médium, support physique de leur création.

Dans tout autre domaine que la radio, par exemple le journalisme ou la littérature ou la chanson, les créateurs peuvent dire que le support leur appartient (le papier, l'instrument de musique, la bande magnétique, la toile à peindre, le bloc à sculpter) puisqu'ils l'ont acquis et qu'ils en sont propriétaires. Ils peuvent donc s'exprimer comme ils veulent, faire du support ce qu'ils veulent, sans rien devoir à personne, à la limite même pas à l'auditoire ni à la clientèle.

Il en va différemment de la radio.


P.17

De par la loi, les ondes - le support - appartiennent au public, à la population tout entière. Par conséquent, la programmation doit être considérée comme un service public, non comme le bidule d'un groupe.

Une station est donc en réalité fiduciaire d'une fréquence, et non sa propriétaire.

Poussons un peu ce raisonnement;

De même pour les avions, le support, les airs, appartient, à titre de bien commun, à tous.
Air Canada doit-il pour autant, autrement que pour des considérations commerciales, baser chacune de ses décisioins sur les souhaits de l'ensemble des habitants de la planète, puisque ce bien commun leur appartient collectivement?

Il revient à celui à qui appartient le véhicule de faire ses choix,
assumant par le fait même cette évidence que ses choix risquent de ne pas plaire à tous.

CIBL appartenant à la communauté de ses membres, la station pourrait bel et bien être être considérée comme étant le bidule (c'est-à-dire, ici, outil de communication) d'un groupe qui aura toute liberté, dans le cadre de la licence qui lui a été accordée, de faire les choix qui lui semblent acceptables quant à l'utilisation des ondes.

Quand on demande une fréquence au CRTC, il faut démontrer comment on va, par la programmation, rendre service (ou faire plaisir) au public. C'est ce qui s'appelle la promesse de réalisation. Le CRTC analyse cette promesse et juge si oui ou non, ajoutée aux promesses de toutes les autres stations, elle complète ou enrichit le système radiophonique canadien.

Donc on ne fait pas de la radio pour soi, uniquement pour s'exprimer, mais pour un auditoire, pour lui rendre service.

CIBL a demandé, et obtenu du CRTC une licence d'exploitation il y a belle lurette, licence d'exploitation que la CRTC a constamment renouvelée, (1997) (1995) (1993) (1990) (1986) en se basant sur la charte de CIBL , qui est à ce jour inchangée. Le CRTC ayant déjà décidé que le projet radiophonique de CIBL méritait qu'une licence lui soit accordé, et que ce projet respectait les objectifs de la Loi sur la radiodiffusion ; nous n'en sommes pas au point de considérer la révision de ce projet. Prenons pour acquis, avec le CRTC qui a sur cette base accordé la licence, que le projet radio de CIBL est de nature à enrichir effectivement le système radiophonique canadien.

Relevons tout de même le raccourci tendancieux qui voudrait faire s'équivaloir (entre parenthèses) rendre service et faire plaisir. Le défi de CIBL, son projet radio, consiste justement à croire que les ondes peuvent servir à autre chose qu'à faire béatement plaisir au plus grand nombre possible d'auditeurs.

NOTE SUR LA NOUVELLE COMMUNAUTÉRetour au Sommaire

Un des services dont la population montréalaise a furieusement besoin, c'est de se considérer elle-même comme une collectivité, qui a des enjeux communs (sociaux, économiques, environnementaux, culturels) plutôt que seulement des intérêts particuliers. CIBL a donc choisi de participer à cette construction identitaire, et par conséquent de donner un nouveau sens au mot communautaire.

Une bonne part de la réflexion à susciter et des actions et de l'engagement à susciter est là.

Cette construction identitaire, qui ressemble à un renforcement positif des fusions municipales qui auront été le cheval de bataille d'un gouvernement récent, pourrait bien être UN des éléments de réflexion que pourrait susciter CIBL. Il me semble pourtant que d'autres enjeux, plus pressants, méritent d'être soulevés, qui touchent le citoyen plus globalement que la crise identitaire montréalaise. D'aucuns pourraient même plaider à l'encontre de cette nouvelle tentative de définition globalisante.

En ce qui a trait à CIBL, il ne faut pas confondre la communauté des membres de celle qui est desservie par les ondes. Et s'il fallait recréer une solidarité, celle des membres de la Radio Communautaire devrait peut-être prioritairement attirer l'attention de l'administration ...

Rappelons que le président du conseil d'administration occupe un poste cadre aux Communications de la nouvelle Ville de Montréal.(rf Notes biographiques) Ce qui explique peut-être les visées qu'il exprimait ailleurs: "D'ici peu, pour mettre fin � cette p�riode de d�mobilisation o� chacun venait faire son �mission et s'en allait, nous communiquerons aux membres les t�ches qui doivent �tre ex�cut�s, soit ponctuellement, soit r�guli�rement: �a va de la peinture sur les murs aux entr�es comptables et � la recherche sur diff�rents sujets en support aux �missions. Je vous donne un exemple: faites-moi une capsule de 45 secondes sur l'histoire de Dorval� et de Pierrefonds, et de Lachine, etc. (parce que des choses comme �a, il va falloir les dire aux �autres montr�alais� puisqu'ils doivent �tre conscients les uns des autres, puis solidaires)."

 

Gérer la programmation: la démarche stratégique

P.19

PAR CONSÉQUENT, nul segment de programmation n'échappera à cette responsabilité de viser et d'atteindre l'objectif d'inclusion, nul producteur d'émissions ne pourra abdiquer de la stratégie rassembleuse de la station.

Mais il faut se faire à l'idée que si le propos d'une émission est tel que son auditoire sera TOUJOURS infinitésimal, cette émission ne se qualifie pas comme radiophonique, et son propos convient peut-être mieux à un autre médium non subordonné à cette loi des grands nombres qui régit la radio. Cent personnes dans une petite salle, c'est bien; à la radio, le jour, c'est insuffisant. Trois cent lecteurs pour un opuscule de poésie photocopié, c'est bien; à la radio, le jour, c'est insuffisant.

Et cumulativement, le total des auditeurs de CIBL, si elle veut être une présence influente dans son milieu, doit excéder 200 000, et viser à 300 000. Faute de cela, elle restera anonyme, au détriment de sa mission, de ses messages et de ses alliés, elle perdra ses ressources, puis tôt ou tard sa fréquence.

Nous revenons ici à un concept de radio grand public qui refuserait de considérer que le public est à construire et à séduire plutôt qu'à magasiner et emmagasiner. Cent personnes à la radio , le jour, c'est insuffisant ? Deux solutions: bannir des ondes les propos impopulaires (et priver de voix les discours marginaux) ou travailler à une meilleure promotion de CIBL, afin que les dits propos atteignent une plus grande partie de l'auditoire. La loi des grands nombres, faut-il le rappeler, n'a jamais fait partie de la philosophie de CIBL; si le contraire était vrai, elle ne se distinguerait plus des radios commerciales qui ont établi cette loi et ne jurent que par elle.

CIBL "restera anonyme ' ??!!
CIBL, sans se soucier de cette loi des grands nombres, A ÉTÉ et DEMEURE une présence influente dans son milieu.
CIBL n'EST PAS et n'A JAMAIS ÉTÉ une radio anonyme, quoiqu'en pensent ceux qui ne semblent jurer que par les grands nombres.

Le fait que ces remarques soient issues de la plume de celui qui se veut le président de la radio que ses artisans ont bâtie et maintenue en vie malgré les lois du marché pourrait être perçu comme du mépris envers les producteurs, les membres et les auditeurs de CIBL.

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p.20 La stratégie: une vue d'ensemble

Le deuxième facteur découle de la stratégie de la station, de ce qu'elle fera.

CIBL, station communautaire, a décidé de s'identifier à la totalité de la communauté montréalaise, sans la segmenter en termes d'âge, ni de sexe, ni de culture, ni de facteurs socio-économiques. Elle est la seule à se positionner de cette manière inclusive dans son marché.

La contradiction est flagrante entre cette affirmation sur ce que sera CIBL et le choix du président de bousculer les habitudes d'écoute des auditeurs en imposant presque chaque soir de la semaine sur les ondes une série d'émissions qui ne s'adressent clairement qu'à une seule communauté, pubs maison en créole incluses...



Les axes de programmation: l'information

p.22 En revanche, et exceptionnellement, si la station fait ici et là de l'éditorial, il faudra que ça soit assumé collectivement à l'interne, et clair pour l'auditoire.

Un veto "de l'interne" sur les opinions et les éditoriaux "émis ici et là", "exceptionnellement" !
Et vive la radio libre !

Selon sa déclaration de principes: "CIBL veut susciter l'action, l'engagement et le regroupement par la diffusion d'une véritable information critique et analytique."

Cette contradiction des principes qui doivent gouverner la programmation de CIBL soulève à nouveau le doute devant la nouvelle définition de liberté que voudrait nous imposer la Relance...

 

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P.23 Les axes de programmation: la musique

L'oreille humaine ne subdivise pas. Pour l'oreille humaine, il y a LA musique, point.

La stratégie de CIBL en matière de musique sera fondamentalement inclusive.

Elle consistera désormais à prendre le point de vue de l'auditoire (à qui elle doit sa première allégeance), non des commerçants ni des créateurs.

Cette stratégie sera celle de l'oreille globale.

Mais d'où diable est issue ctte inquiétante fixation sur la globalisation ? C'est au tour des oreilles, maintenant!

Si l'oreille ne subdivise pas, le cerveau, lui, en est capable.


La stratégie de CIBL en matière de musique RESTERA exploratoire.
Et comme par le passé, les auditeurs curieux, ceux qui sont prêts à être surpris, ceux qui sont prêts à découvrir ce qui se fait en marge des produits commerciaux auront à leur disposition une station de radio qui, conformément à sa philosophie et à ses mandats, continuera à mettre ces créations à leur disposition.

Et comme par le passé, ceux qui recherchent un juke box 'plaisant, sans plus' devront se tourner ailleurs.

 

On peut comprendre - tout en le regrettant - que les participants su CAMO n'aient pas su ou voulu inclure la programmation musicale dans leur recherche d'une dynamique de changement. Car changement sous-entend rupture à des degrés divers, ce qui n'est jamais facile, et même - devant l'inconnu - c'est parfois angoissant. Mais ce changement est nécessaire donc inévitable. Les personnes mandatées pour relancer la station ont donc prolongé les axes de la réflexion du CAMO pour y inclure la programmation musicale.

On peut aussi comprendre que le CAMO s'est attardé aux problèmes qui menaçaient la survie de CIBL.
Si les participants au CAMO n'ont pas inclus 'la programmation musicale dans leur recherche d'une dynamique de changement', c'est qu'ils ont estimé que le problème ne se situait pas à ce niveau. N'Y voyons rien de regrettable.

Il serait donc curieux de constater que les solutions aux problèmes soulevés par le CAMO tardent à trouver leurs solutions parce que ceux qui doivent s'y atteler, le conseil d'administration auquel l'assemblée générale a confié cette tâche, s'attardent plutôt à d'AUTRES questions, qui, à ce jour, ne créaient pas problème.

Il va sans dire que si la nature même de l'entreprise qu'ils ont à administrer pouvait être modifiée, certains des problèmes liés à l'administration seraient résolus par eux-mêmes. Cela ne peut pourtant être qualifié de prolongation de réflexion; il s'agit d'une réflexion toute autre, qui ne sert qu'à distraire les administrateurs (et les autres) du mandat qui leur a été confié.


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P.24

(ne jouer que ce qui est BON);

En gros, la politique musicale de CIBL sera de ne faire entendre que ce qui est bon artistiquement.

Mais ça veut dire quoi, bon?

Pour le commun des mortels, ça veut dire ce qui me plait. Ça se résume à une impression personnelle.

Mais pour des professionnels de la radio, bon doit être le fruit d'un jugement, d'une expertise, d'un avis compétent. Comme lorsqu'un expert en gastronomie exprime l'avis que tel plat est bon. Il doit dire pourquoi, fonder son avis sur quelque chose d'autre qu'une impression. Le meilleur service que CIBL peut rendre à ses auditeurs (et aux artistes créateurs), c'est de fournir sur la musique un avis compétent. Positif ou négatif. Mais pas un avis complaisant.

Pour bien illustrer le sens profond de ces commentaires, citons ici un exemple révélateur, de la plume du président même de CIBL, de ce que pourrait probablement être, selon lui, quelque chose de bon, suivi d'un commentaire compétent sur quelque chose qui ne l'est pas (c'est-à-dire qui ne lui plaît pas):

" ...on ouvre sa radio d'auto à CIBL et on entend '5 heures du mat', truc bien tourné, plaisant sans plus, novateur en son temps, sans prétention majuscule, just good clean fun. On se dit: Tiens, il arrive quelque chose de bien à CIBL, "la radio libre...de faire plaisir, ENFIN" (faire plaisir est un service certainement légitime à rendre à l'auditeur "normal"...

(...) (Puis) ...on entend une autre des bouses sonores inaudibles sans avenir et sans mérite et mal foutues sur tous les plans repêchées à la marge de la marge de la marge de la complaisance égocentrique qui fait le "succès" de CIBL comme spécialiste des "tune-out factors"..."

Selon l'analyse faite par l'auditeur cité, certaines choses font plaisir à l'auditeur normal - ce qui fait la spécificité de CIBL, c'est sa réussite à faire fuir le public... des 'gens normaux' ?

La station, consciente d'être fiduciaire d'un bien public (sa fréquence), se comportera comme mandataire de la population, qu'elle considérera comme juge ultime de ses propositions musicales.

Et vive les BBM - Encore faudra-t'il que la "population" (les gens normaux ?) cherche sur les ondes de CIBL une alternative aux radios commerciales, l'originalit� et l'innovation dans les cr�ations, des nouvelles formes d'expressions culturelles, des émissions qui visent à enrichir culturellement l'auditeur. (rf Déclaration de principes)

CIBL, au plan politique, considérera le répertoire musical de la communauté qu'elle sert (autrement dit sa mémoire sonore collective ) comme un tout cohérent, c.-à-d. dont toutes les composantes se tiennent et se soutiennent.

Il y a plusieurs conséquences à cet énoncé politique.

D'abord, en concordance avec l'âme communautaire de CIBL, il découle que le mot collective renvoie à l'obligation pour la station de respecter la volonté populaire. La station ne se donne pas le droit de décréter que ceci est bon pour le peuple, qu'il le veuille ou non, qu'il le sache ou pas, pas plus que de dire que telle oeuvre fait partie de la mémoire collective... alors qu'à peu près personne ne s'en souvient ou ne s'y intéresse!. CIBL ne fait ni dans l'élitisme ni dans l'archéologie ni dans le fascisme, que ce soit en musique ou autrement.

Pas question que CIBL fasse dans le fascisme. L'assemblée générale délèguera à cette fin des personnes compétentes.

Ce que le président qualifie de mémoire collective ressemblerait plutôt ici à la mémoire commerciale, si le mot collective renvoie à l'obligation pour la station de respecter la volonté populaire. Ce n'est pas de fascisme dont il s'agit ici, mais de culture . Le fameux : "Give the people what they want" de tous les médias grand public a entraîné, à tous les niveaux de notre société (culture, politique, consommation) un nivellement par le bas que tous les observateurs honnêtes reconnaissent sans mal.

Certains cinémas d'auteurs, certains théatres expérimentaux, certains chercheurs, certains créateurs estiment qu'il faut oser aller à l'encontre de ce que les marchands ont créé comme attentes 'populaires'.

Et ce dans le but de
représenter et défendre les intérêts sociaux-économiques et cultures de la population en promouvant un changement social, politique et culturel. De plus elle veut susciter l'action, l'engagement et le regroupement par la diffusion d'une véritable information critique et analytique."

Et encore: * favoriser l'originalité et l'innovation dans les créations, et ainsi servir d'alternative (aux produits commerciaux);

(Extraits de la Déclaration de principes)

C'est dans cette optique que CIBL s'est engagée, plutôt qu'à "respecter la volonté populaire", à offrir une alternative.
"
CIBL ne se contente pas d'une palette de couleurs primaires, sa mission est d'innover, de privilégier l'expérimentation, la création, de toujours surprendre ; bref, de se positionner à l'avant-garde. C'est une radio qui assume un rôle de recherche et de développement dans le marché montréalais francophone."

(Monsieur Venne disait ailleurs: Car nous savons assez bien qui sont nos auditeurs actuels. C'est les AUTRES qu'il nous faut. En attendant, il faut faire comme les cr�ateurs: miser sur l'intuition (un produit nouveau, par d�finition, n'a pas de benchmarks). Cependant, il existe tout plein de signes d�montrant que la chanson franco est sous-utilis�e et qu'il existe un march� qui n'attend que �a (je sais qu'un promoteurs veut acheter 1570, l'ancien CKLM, pour faire un Gold franco, et l'actuel COOL veut se recycler pour la Ni�me fois� Devinez o�? vers le Gold franco). Donc notre intuition est bonne� )

 

p.25Retour au Sommaire

tout artiste débutant doit - s'il veut survivre - intéresser rapidement un pourcentage élevé du public.

Pensons ici, par exemple, à Richard Desjardins, à Félix Leclerc, à Igor Stravinsky, à John Cassavetes, à Miles Davis, à Eugène Ionesco........

Tout artiste débutant doit avoir une tribune qui lui permette de construire son public, sans concessions, si c'est ce qu'il désire.



CIBL doit surtout éviter la tentation de la glorification de la marginalité, qui est le pire service à rendre aux débutants.

Cet entêtement de certains à créer leur art sans concessions est la seule marginalité que CIBL aie jamais glorifiée.
À raison.
Est-ce VRAIMENT un mauvais service à rendre aux débutants, au public, à la société ?


La seul allégeance fondamentale de la station est à l'égard de l'auditoire, sa communauté.

Passons ici la confusion entre la communauté qui forme CIBL et l'auditoire convoité.
L'allégeance fondamentale de la station envers son auditoire potentiel consiste à le croire capable d'audace, de curiosité, d'intelligence, d'ouverture d'esprit.
L'allégeance fondamentale de la station envers ceux qui constituent son auditoire potentiel consiste à s'adresser à eux comme citoyens plutôt que comme consommateurs.

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P.26 Les axes de programmation: les services

Par exemple, étant moins subordonnée aux entreprises commerciales que les privées, CIBL peut plus facilement que ses concurrentes prendre la part du consommateur et lui proposer spontanément de bonnes affaires, les restos abordables, les spectacles qui valent le coup, les films bon marché, les produits sanctionnés par les associations ou publications de consommateurs� tout ça non pas pour pousser tel ou tel événement ou entreprise (pas plus que pour lancer des campagnes de dénigrement) mais dans la perspective que le public soit reconnaissant envers la station� et qu'il l'écoute ensuite avec plus de fidélité.

CIBL est une radio communautaire urbaine, pas une radio de service comme on en trouve en région. Passons sur ce petit glissement commanditaire.


P.27 Les axes de programmation: la performance

Pour être crédible en tant que porte-voix de certaines valeurs (sociales, culturelles, politiques), CIBL
doit d'abord faire la preuve qu'elle est à la hauteur des valeurs qui régissent son propre domaine: les
valeurs d'excellence radiophonique

Quelles sont ces valeurs d'excellence du domaine radiophonique auxquelles on réfère ici ? Celles des radios existantes ? L'excellence de CKOI et de COOL ? Rappelons que les valeurs propres à CIBL se retrouvent elles aussi à la Déclaration de principes, des valeurs qui sont pour la plupart contraires à celles de la prétendue concurrence:

Valeurs

Les valeurs qui ont pr�sid� � la cr�ation de CIBL demeurent au centre de son mandat actuel et sont toujours aussi pertinentes. Leur application quotidienne et concr�te distingue CIBL de toute autre station.

Valeurs de CIBL
  • pertinence, ind�pendance et int�grit� journalistique;
  • humanisme;
  • cr�ativit�, audace et sens critique;
  • esprit communautaire et travail d'�quipe;
  • d�brouillardise et efficience;
  • primaut� des projets artistiques sur le financement;
  • reconnaissance de la valeur intrins�que du travail des b�n�voles;
  • passion et engagement.


Ailleurs, monsieur Venne disait: " Car CIBL s'est donné récemment des standards de QUALITÉ RADIOPHONIQUE auxquels nous demandons désormais à nos producteurs de se conformer. Allez consulter ces paramètres sur notre site (regardez surtout les formulaires d'offres d'émissions)."

Le formulaire d'appel d'offres exprime en termes généraux les attentes de la station pour tous les
blocs horaires de la semaine. Les paramètres de l'appel d'offres sont assez larges pour que les concepteurs puissent laisser libre cours à leur imagination, mais assez précis pour que cet effort d'imagination soit sous contrôle, orienté
vers une finalité radiophonique identifiable.

C'est dans ce formulaire de projets d'émission que l'on retrouve des références au 'ton léger', à 'l'ambiance week-end' et à 'l'animation discrète' que rechercherait dorénavant, suivant le plan de relance proposé, la programmation de CIBL, plutôt que la pertinence, l'audace, le sens critique et la passion qui ont fait jusqu'à ce jour, partie de ses valeurs.

La finalité radiophonique identifiable proposée par le plan de relance semble viser l'identification à un marché radiophonique existant (les radios commerciales) plutôt qu'à renforcer l'identité propre que CIBL s'est donnée au fil des ans.

CONCLUSION

L'information étant le prérequis essentiel pour prendre des décisions éclairées, espérons que ce qui précède pourra aider le lecteur à tirer ses propres conclusions.

 

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ce site a été réalisé et compilé par Marcel Boucher, membre producteur de CIBL
dernière mise à jour - 11 janvier 2003

 

 

Un lien intéressant:


cette corporation conspire pour conquérir le monde.