À tous les membres, ex-membres et sympathisants de CIBL,

Depuis quelques mois un homme en la personne de Monsieur Stéphane Venne s'active à vouloir améliorer notre radio communautaire, vieille de 22 ans. Nous présumons de sa bonne volonté. Cependant, il est évident que Mr Venne ne sait pas prendre les bons moyens pour atteindre son objectif. Il est temps de le lui dire simplement et poliment que CIBL n'est pas une place pour lui. Ce n'est pas parce qu'il a été élu par le CA (le 17 juin 2002) comme président qu'il peut se donner le droit de se comporter comme le patron d'une entreprise privée. CIBL n'est pas une entreprise privée. La façon avec la quelle Monsieur Venne a lancé son plan de relance est indigne d'un Président de CA d'un organisme communautaire.

Sans une consultation sérieuse avec les membres de CIBL ni avec les membres du comité de programmation, ni avec le CA, un plan de relance de CIBL a été lancé par Monsieur Venne sur le site de CIBL en juillet 2002. Certains membres du CA avaient découvert ce plan comme tout le monde sur le site. Pourquoi ce ''plan de relance'' n'a pas fait l'objet d'aucune consultation sérieuse avec l'ensemble des membres avant d'être lancé publiquement..? Une simple présentation devant quelques producteurs de CIBL le 12 juillet suffit-elle pour donner à ce plan une force de loi..? Monsieur Venne se prend-il pour le patron de CIBL..? Se sent-il investi d'une mission divine qui lui permet des comportements patronaux..?

Au moins 20% des recommandations de ce plan va à l'encontre de la Déclaration de principes de CIBL. Plusieurs chapitres de ce ''plan de relance'' démontrent la méconnaissance de Mr Venne de la mission communautaire de CIBL. Au chapitre: ''Les axes de la programmation, les services'', on peut lire dans ce plan: ''CIBL peut plus facilement que ses concurrentes prendre la part du consommateur et lui proposer de bonnes affaires, les restos abordables, les spectacles qui valent le coup''. Ailleurs dans ce plan, on recommande que ''CIBL se garde d'être partisan, et si en revanche et exceptionnellement on fait de l'éditorial, il faudra que ce soit assumé (autorisé par le CA j'imagine) par l'interne''. Et que dire sur ''l'oreille globale'' qu'on nous propose en matière de politique musicale. Une politique ''inclusive'' qui plait au plus grand nombre possible d'auditeurs. Dans ce plan de 35 pages, on sent une volonté de retirer au comité de programmation son rôle décisif pour concevoir et diriger la grille d'horaire. On sent surtout une volonté de rendre moins démocratique le partage des pouvoirs entre les membres, les producteurs, le comité de programmation et le CA. Monsieur Venne n'a cessé d'envoyer des messages au directeur de programmation dans lesquels il exprime ses observations sur telle émission ou tel animateur. Le contenu de ses messages révèle une attitude patronale, souvent méprisante ou Mr Venne se croit responsable à la fois de la direction générale, de la direction de la programmation et de la direction artistique. Je dois reconnaître qu'un certain manque de leader-chip de la part des membres de CIBL est sûrement responsable de ce qui commence à ressembler à un abus de pouvoir de la part de Mr Venne.

Monsieur Venne voudrait-il réinventer le communautaire..? Monsieur Venne a t-il puisé ses idées pour la programmation de CIBL sur le model d'une station privée..? Il sait comment ça marche une station privée puisqu'il a déjà été le patron et fondateur de CIEL-FM. Mais CIBL-FM n'est pas CIEL-FM et ne le sera jamais. Le but de CIBL n'est pas lucratif, dois-je le rappeler. Le but n'est pas non plus de courir après la côte d'écoute à n'importe quel prix. Et on connaît le prix à payer pour atteindre de tels objectifs.

Il ne s'agit pas non plus pour CIBL de faire n'importe quoi, n'importe comment et avec n'importe quel budget. Une administration équilibrée ne passe pas nécessairement par une uniformisation du contenu de la station et une instrumentalisation de ses producteurs. Plaire à tout prix au plus grand nombre possible d'auditeurs c'est la pire chose qui peut arriver à CIBL. Elle serait peut-être populaire mais pas communautaire. Elle serait cette autre chose à la quelle je n'adhérerais jamais.

Le but ultime de CIBL, disons-le simplement c'est d'être l'écho de ce qui se passe dans la communauté que les autres radios couvrent pas assez ou pas du tout et ce dans tous les domaines. Aucune station privée ou publique n'aurait accepté une émission qui accorde la parole à des personnes incarcérées. CIBL le fait, elle est la première à le faire. CIBL n'en glorifie pas pour autant une certaine marginalisation. Selon leur compétences artistiques en communication, les producteurs doivent se sentir libres dans leur engagement dans cette communauté dont-ils sont issue. Ne comparons pas leur travail avec celui des professionnels des stations privées et publiques qui sont payés pour fournir un produit. Bien sûr le comité de programmation composés de producteurs expérimentés a le rôle de veiller à la qualité artistique de la programmation selon une politique pré-établie. Le directeur de programmation peut jouer un rôle plus important pour une direction artistique globale. Autrement dit pour améliorer la forme. Mais cela ne devrait jamais affecter fondamentalement la liberté des producteurs. Je sais que dans le passé certaines positions affichées sur les onde de CIBL ont failli lui coûté une poursuite judiciaire. Le mérite de ces positions est de déranger et de critiquer plus que d'autres stations ne l'auraient fait. CIBL, d'après ses règlements ''veut susciter l'action, l'engagement et le regroupement par la diffusion d'une véritable information critique et analytique''. CIBL n'est certainement pas à son meilleur de ces temps-ci pour accomplir de tel objectif. Ce n'est pas une raison pour qu'elle fasse l'objet d'un virage ambulatoire la détournant de sa mission fondamentalement sociale et communautaire.

La déclaration de principe de CIBL est la constitution de notre radio. Je rejoins tout à fait Monsieur Venne dans son sentiment d'urgence pour améliorer la programmation de CIBL et sa direction artistique. Mais pour arriver à ça, restons fidèls à notre déclaration. CIBL a déjà connu ses heures de gloire et ce n'était pas sous la pression d'un comportement patronal quelconque ni grâce à des moyens stratégiques qui répondent aux besoin du marché. La qualité de la programmation de CIBL dépend aussi de ce que la communauté offre comme talents en communication et comme personnes engagées dans l'action communautaire. Malheureusement, les deux ne vont pas souvent ensemble. Ou dedon la personne sait communiquer mais sans aucun esprit d'engagement, oubedon la personne est entièrement engagée mais ne sait pas comment communiquer sur les ondes. Que faire..? Le comité de programmation ainsi que le directeur de programmation devraient jouer un rôle d'encadrement. CIBL a été l'école de grands communicateurs, cela fait partie de son histoire. Les bazzo et les rocks et belles oreilles ont fait leur classe à CIBL.

D'après ce plan de relance, Monsieur Venne est certainement un homme de vision. Mais sa vision est d'une autre nature que celle dont CIBL a besoin, celle qui devrait être le fruit d'une réflexion collective. Avec les derniers États généraux de CIBL initiés par Pierre-Alain Côte-noir nous avions entamé cette démarche. À nous de la poursuivre. Quelque soit ses conclusions elles seront les notres. Il faut reconnaître qu'il y'a urgence de réfléchir sur sur la mission communautaire de CIBL. J'ai déjà écrit un mot la dessus (voir ci-bas). D'ailleur l'exercice du CAMO allait dans ce sens. Alors que le CAMO aplanissait les différends entre les instances de la station, alors que nous croyions que les tensions étaient chose du passé, Monsieur Venne, avec son plan de relance et sa façon d'agir, est venu nous ramener à un temps ancien..! Un temps ou le CA se comportait comme une entité déconnectée des opérations de la station. Le rapport du CAMO le dit en toutes lettres.

Je crois qu'une bonne partie de ce plan de relance proposé par Monsieur Venne, quelque soit la rigueur qu'il se donne est pour moi un virage vers une certaine vision (politique) de droite étrange aux principes de CIBL. Et je ne suis pas le seul producteur et membre de cette radio qui le pense. Lisez attentivement le plan de relance de Mr Venne au chapitre ''L'auditoire doit-être..'' à la page 14 pour mesurer l'ampleur du changement que Mr Venne propose, ou impose, vu les
circontances dans les quelles ce plan nous est arrivé.

''...
. Il ne sert à rien pour CIBL d'offrir de promouvoir un artiste ou un produit culturel si son auditoire est trop petit. Les artistes font de la promotion pour être connus, pour gagner leur vie, et la discrétion en cette matière n'est pas une vertu. C'est un échec. Ou une perte de temps.
. Il ne sert à rien pour CIBL de prêter ses ondes à des messages sociaux (ou à leurs messagers) si trop peu de gens l'entendent. La volonté d'impact sociétal fait mauvais ménage avec la confidentialité....''

Ne frottez pas vos yeux, c'est bel bien ce que vous avez lu et compris..!!
Selon Monsieur Venne CIBL n'aurait pas dû diffuser Richard Desjardins parce que son public était trop petit. CIBL perd son temps à diffuser les
artistes de la scène undergroud et leurs messages sociaux..!!

À titre de membre et producteur de CIBL depuis 13 ans, je me permet le droit de m'inquiéter devant cette nouvelle et étrange direction que Monsieur Venne voudrait donner à CIBL. C'est pourquoi je me permet d'attirer l'attention de mes confrères et consours producteurs et productrices sur l'urgence de s'unir et redonner à CIBL la place qu'elle mérite avant que les juxe-box remplacent certains producteurs. Pour ceux et celles qui l'ignorent encore, une subvention de 21 500$ a été versé par le Ministère de la Culture et des Communications pour que CIBL puisse s'équiper d'un système informatisé de mise en onde et de production. Le but de ce système appelé juxe-box est simplement de remplacer celui ou celle qui n'a pas affaire là. La manière de diriger une station radio de Monsieur Venne se résume dans ces quelques lignes adressées au directeur de la programmation Paul Beauséjour le 23 août 2002 en Cc: à quelques membres du Conseil d'administration.

''.. Ça me confirme dans mon sentiment qu'il y'a des plages horaires qu'il faudra (en septembre) programmer ''Juxe-box intelligent'' dans le cas ou la ''valeur ajoutée'' qu'est l'animation n'est pas disponible. Au moins, le playlist, on a le contrôle. D'avance. Les cas désespérés d'ineptie anti-stratégiques, non. Y'en a qui comprennent pas... et qui comprendront jamais. Alors ? On laisse faire ? On se laisse faire ? ''

Faîtes vos conclusions. Voici les miennes. Monsieur Venne parle de contrôle, de ceux qui ne comprendront jamais et se demande si ON doit se laisser faire..? Qui est ce ON dont s'affuble monsieur Venne ? Les termes utilisés dans ce message ne m'auraient pas choqué si Monsieur Venne était le patron de CIBL. Je le répète encore une fois, Venne n'est pas patron de CIBL. S'il imagine que le mandat que le CA du 17 juin 2002 lui a accordé est de se comporter comme tel, il se trompe, il est temps de le lui dire simplement et poliment: ''Monsieur Venne il exite une autre façon de concevoir (de faire et de diriger) une radio que la votre''. Si non, on se laisse faire.


Une assemblée générale devait être prévue pour le mois de novembre comme à chaque année. À ce jour aucune date ni convocation n'a été envoyé aux
membres de CIBL. Je me demande pourquoi..? Je revendique la tenue de cette assemblée générale dans les prochaines semaines, donc avant la fin de
l'année 2002.

Mohamed Lotfi
[email protected]
www.souverains.qc.ca

PS: SVP, faîtes suivre à d'autres producteurs, membres et ex-membres de CIBL. Merci
Devenez membre de CIBL pour décidez de son avenir.

 


 

Le texte suivant a été écrit en juillet 2000 dans le cadre des États généraux:

Que reste t-il de communautaire dans la radio communautaire..?
À vrai dire pas grand chose et ce depuis des années.
Même le mot communautaire ne veut plus rien dire.
Ce ne sont pas les petites annonces communautaires et les quelques informations culturelles de la scène underground qui font, par exemple, de CIBL la radio la plus proche de sa communauté.

Quelques années au milieu des années 90 sont considérées comme l'époque dorée de CIBL parce qu'on a su lui donner une place médiatique. Musique plus, radio Canada et même TVA se sont prêtés facilement comme partenaires de CIBL lors des radiothons.. C'est dommage qu'on en ait pas profité pour cultiver dans CIBLun rôle plus social. Et ce ne sont pas les vedettes-invités de CIBL qui l'auraient fait.

Sans chercher trop loin les raisons (ou les responsables) qui font de CIBL aujourd'hui qu'elle ne soit pas la radio la plus différente et la plus originale, force est de constater que cette radio a besoin d'une grande remise en question quand à son rôle médiateur face aux différents changements qui affectent la société..

- Les grandes questions de l'heure ont-elles une résonance sur les ondes de CIBL..?
- Depuis Seattle, une radio comme CIBL peut-elle rester en dehors des débats et des combats qui débordent même nos rues..?
- Une bonne radio, ne peut-elle pas se faire aussi en dehors des studios de radio.. proche du monde..?
- Si CIBL n'échappe pas à une certaine crise de civilisation que connaît d'autres organismes communautaires, peut-elle en faire un objet de débat radiophonique..?
- Pourquoi CIBL (avec son comité de programmation) ne recrute t-elle pas auprès des forces vives de la contestation sociale des hommes et femmes qui ne demanderaient pas mieux que d'avoir une tribune pour exposer à leurs visions d'un monde plus juste..?

Je ne suis pas le seul à me poser des questions sur l'identité propre de CIBL. Il est tout à fait louable que ce désir de remise en question provient de
certains producteurs de CIBL.

Je ne peux qu'encourager très vivement l'idée des états généraux proposée par Pierre-Alain Côte-noir sur le rôle de CIBL et de son identité.

Tout ça me donne espoir et me fait adresser ces quelques mots à tous ceux
et celles qui font de CIBL une façon de vivre.

Mohamed Lotfi
Producteur de

----------------------------------------------

MTL 19 octobre 2002.

Est-ce le déut du recommencement..?

‘’Dans mon pays d’origine lorsqu’un homme se trouve en prison, ce n’est pas pour faire de la radio, encore moins de la télé. Dans la prison de mon pays un homme fait son temps’’

 

J’ai prononcé ces phrases en février 1995 devant une centaine de personnes venues célébrer l’ouverture du nouveau studio des Souverains anonymes à la prison de Bordeaux. Détenus, artistes, journalistes et Ministres étaient présents dans ce studio conçu pour enregistrer des émissions radio et télé. ‘’Plan de sortie’’ était le titre de la première l’émission de télé tournée en prison exclusivement consacrée à la recherche d’emploi des personnes incarcérées. La formule était simple. Des artistes venaient jouer le rôle d’employeur et faire passer des entrevues aux détenus sur le point d’être libérés. Les détenus devaient démontrer leurs compétences professionnelles et se donner un plan de sortie qui les préparent au marché du travail. Pendant six mois, j’ai réalisé ce projet avec la collaboration de la seule et unique télévision qui pouvait le faire. La télévision communautaire.

 

Mais, mon vrai dada, ce n’est pas la télévision communautaire, c’est la radio communautaire. Je la pratique depuis septembre 1985 sans interruption. Depuis 17 ans, pas une semaine n’est passée sans qu’une station communautaire quelque part au Québec ne diffuse une de mes émissions. J’ai diffusé aussi en Ontario, au Nouveau Brunswick et en France. Toujours sur les odes de radios communautaires, radios associatives ou radios étudiantes. Jamais à la radio commerciale. Sur invitation de réalisateurs de la radio de Radio Canada, j’ai réalisé depuis 6 ans, en libre choix, quelques 120 reportages et 2 documentaires radiophoniques. Je ne me suis jamais dis ‘’fini le communautaire, je passe aux choses sérieuses’’ comme c’est apparemment le cas de bien des producteurs pour qui la radio communautaire est une étape, une école avant d’accéder à la grande Maison. Je respecte leur choix. Ce n’est pas le mien. La liberté que la radio communautaire me procure, je ne la retrouverai nul part ailleurs.

 

Je viens d’un pays ou le concept de radio communautaire est inexistant et inconnu. Jusqu’à aujourd’hui, le simple citoyen de mon pays d’origine écoute la radio mais ne parle pas à la radio. Les espaces de libertés sont réduits et un des moyens pour y accéder c’est d’aller ailleurs, loin du pays. Dans mon cas c’est au Québec que je devais le retrouver.

 

J’ai cru d’abord retrouvé mon espace de liberté dans le cinéma que j’ai étudié. J’en ai fait un peu. C’est en 1982, en écoutant CKRL de ma petite chambre à la cité universitaire de l’Université Laval que j’ai entendu une voix proche de moi. Elle était celle de mon ami arménien qui était aussi mon coiffeur. Étudiant en cinéma comme moi, arménien et coiffeur. Tout à coup mon ami s’est mis à parlé de moi et de du rôle qu’il joue dans mon court-métrage. L’entrevue est termié sur une musique arménienne qui m’a fait courir les couloirs et les tunnels de Laval avec mon walkman collé sur les oreilles. Il fallait que je rattrape cette musique avant la fin. Rendu au local de la petite station que je visitais pour la première fois, j’ai failli oublier pourquoi j’étais venu. C’était petit, très petit ce local et pas grand chose comme équipements pour faire de la radio. Je suis reparti avec mon ami et une copie de cette musique qui a fait l’objet d’un autre court-métrage. Je me rappelle avoir dis à mon ami et coiffeur arménien combien il était impossible d’imaginer dans mon pays d’origine de telle chose. Vous écoutez la radio par hasard et soudain vous entendez la voix de votre ami ou votre voisin qui parle de vous et annonce votre modeste activité. Bonjour le communautaire.

 

Je ne savais pas que trois ans plus tard, j’allais pratiquer la radio communautaire pour de longues années. Que j’allais même l’enseigner pendant une année dans un CEGEP et puis dans une Maison de jeunes. Que j’allais consacrer des nuits entières pour elle à réaliser des émissions spéciales sur différents sujets. Et qu’enfin j’allais faire cette radio communautaire en dehors de ses studios. Au cœur même de la communauté avec les sans abris d’abord dans la rue, puis avec des prisonniers, dans la prison. Bonjour la liberté.

 

CKRL est la première radio communautaire du Québec 1970. CIBL est une des premières 1980. Ces premières radios communautaires ne sont pas des cadeaux de l’État à la communauté. Elles sont le fruit de longs combats pour la démocratisation de la prise de parole. Mais à la l’image de la communauté qu’elle représente la radio communautaire passe par des hauts et des bas en matière d’engagement. Engagement dans la mise en commun de nos problématiques sociales. La radio communautaire est un des rares espaces ou il est encore possible d’échapper à cette mise en spectacle qui convoitise tous les espaces médiatiques. Je trouverais dangereux que la radio communautaire tombe aussi dans le piège de la mise en spectacle pour des raisons de rentabilité. Selon même le CRTC, elle ne sera plus communautaire.

 

Il y’a présentement des jeunes producteurs à la radio communautaire qui n’ont pas la moindre idée de son histoire, ni de sa véritable mission. On la prend pour chose acquise. Certains s’y comportent comme dans leurs sous-sols, pour se défouler musicalement. Ils ne servent qu’eux-mêmes, ils ne plaisent qu’à eux-mêmes. Sans les mépriser en les tassant des ondes, ces jeunes ont besoin de savoir et d’apprendre qu’une radio communautaire n’est pas un défouloir. Par ailleurs, la communauté peut-elle offrir à la radio mieux des jeunes en mal de défoulement.. ? Je crois qu’oui. Posons-lui la question avant d’opter pour des solutions faciles.

 

Bientôt sur les ondes de la radio communautaire, une mère va entendre son fils lui parler. Elle chez-elle, lui en prison.

 

 

Mohamed Lotfi
[email protected]
www.souverains.qc.ca